- lui-même
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1 ♦ (Énonçant les rapports de destination, d'attribution, d'appartenance, d'intérêt qu'exprime normalement la prépos. à). Il lui dit, elle lui parle. Il le lui a dit. Nous lui en avons parlé. Il lui donne du pain. Il lui est arrivé un accident. La, sa jambe lui fait mal. — (Pour renforcer le nom) Et à Marie, qu'est-ce que vous lui voulez ?♢ (Compl. « d'attribution » d'un v. de perception ou de jugement) On lui voit beaucoup d'ennemis, on voit qu'il a beaucoup d'ennemis. Je lui trouve mauvaise mine. « Je lui crois bon esprit » (Romains).♢ (Compl. d'un adj. attribut, construit avec être ou un v. similaire, ou compl. de destination du v. lui-même) Il lui est très facile de venir, c'est très facile pour lui de venir. « Ce lui était une torture de travailler » (R. Rolland).♢ Faisant fonction de possessif, devant un nom désignant une partie du corps, un élément de la vie mentale ou affective (affection, émotion). Je lui ai serré la main. Elle lui sauta au cou. « Elle lui riait dans le visage » (Zola). « Ses paroles lui déchiraient le cœur » (R. Rolland).2 ♦ LUI, objet d'un v. principal et sujet d'un inf. ayant lui-même un compl. d'objet dir. ou (plus rarement) ind. Faites-lui ou faites-le recommencer ce travail. Je le lui ferai recommencer. « L'aspect buté de l'enfant lui fit aussitôt changer de manière » (Martin du Gard). Je lui ai laissé lire cette lettre; je la lui ai laissé lire. Je lui ai entendu dire cela.II ♦ Pron. masc. (⇒ elle, fém.; eux, plur.) .1 ♦ (Sujet) « Lui, machinalement, retournait vers la batteuse » (Zola). « Lui, homme de peu de foi, repoussa ces conseils » (Stendhal ). « Vous ne l'aimez peut-être pas, mais lui vous aime » (Maurois). Lui aussi voudrait la connaître. Lui non plus n'y a rien compris. — (Sujet d'un v. au p. p. ou d'une propos. elliptique) « Lui arrivé, elle eut des accès d'impatience contre lui » (Stendhal). « Qu'est-ce qu'il a fait ? — Lui, rien. Sa femme tout » (France). Elle est moins raisonnable que lui. Elle en sait autant que lui.2 ♦ (En appos. au sujet) « Il la reconduisait, elle devant, lui derrière, elle pleurant, lui criant » (Maupassant). Lui qui se plaint toujours, il devrait penser aux autres.3 ♦ C'EST LUI; C'EST LUI QUI; C'EST LUI QUE; C'EST LUI DONT. Qui te l'a dit ? C'est lui. C'est bien lui dont on a annoncé l'arrivée à Paris. C'est lui qui sera content de vous voir !4 ♦ (Attribut) Tout ce qui n'est pas lui le laisse indifférent. « Dans sa création le poète tressaille; Il est elle, elle est lui » (Hugo).5 ♦ (Objet dir.) Je ne veux voir que lui. Elle n'aimait ni lui ni ses amis. « L'abandon où je les avais laissés, lui et sa mère » (F. Mauriac).III ♦ Avec une prép. (⇒ elle, fém.; eux, plur.).1 ♦ À LUI : régime indirect des v. énonçant le mouvement (aller, arriver, courir), la pensée (penser, rêver, songer), et des trans. ind. tels que renoncer. Vous pensez encore à lui ? Dieu l'a rappelé à Lui. — (Régime ind. d'un v. ayant un autre pron. pers. pour compl. d'objet) Voulez-vous me présenter à lui ? On ne peut pas se fier à lui. — (Apr. c'est) C'est gentil à lui de m'avoir écrit. C'est à lui de décider. Ellipt « À lui de s'arranger » (A. Daudet). — (Apr. un t. de même fonction) Ne dites rien à sa femme ni à lui. Je me fierais plus volontiers à elle qu'à lui. — Apr. un subst. (possession, appartenance) Il a une allure bien à lui, qui lui appartient en propre. Des idées à lui. Un ami à lui, un de ses amis. « Ils sont de vieux compagnons à lui » (Romains).♢ Dans le tour à valeur d'appos. À LUI SEUL; À LUI TOUT SEUL. Il n'y arrivera jamais à lui tout seul, sans se faire aider.2 ♦ DE LUI; EN LUI; PAR LUI, etc. J'ai plaisir à parler de lui. J'ai confiance en lui. Pour lui, c'est une affaire réglée. Avec lui, chez lui. « Si l'amour est un bien, il faut croire en lui » (Musset), il faut y croire.3 ♦ Littér. devant un p. p. sans auxil. Un livre à lui dédié, un secret par lui soupçonné. — Devant un adj. « Pour des raisons à lui sans doute particulières » (H. de Régnier).IV ♦ LUI, employé comme réfl., au lieu de soi, pour représenter un sujet masc. Un homme content de lui. Il regarda autour de lui. « Il me montra le carnet qu'il avait sur lui » (A. Gide). — (En concurrence avec soi) « C'est tout un monde que chacun porte en lui ! » (Musset). V ♦ LUI-MÊME [ lɥimɛm ].1 ♦ (Non réfl.) (cf. fém. Elle-même; plur. eux-mêmes). Lui-même n'en sait rien. Il n'est lui-même qu'un employé.2 ♦ (Réfl.) (cf. Soi-même). La bonne opinion qu'il a de lui-même. Il est en contradiction avec lui-même. « Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change » (Mallarmé). — Loc. De lui-même : de son chef. Il a agi de lui-même. — En lui-même, par lui-même : de par sa propre nature. Qu'il vienne ici pour voir un peu par lui-même, personnellement. — (Renforçant le réfl. se) Il se prend lui-même à son jeu. Il s'impose à lui-même une règle de conduite.
Encyclopédie Universelle. 2012.